L’équipage
Les archives ne font état d’aucun décès lors du naufrage des deux frégates sur les roches de la Natière. On est donc fondé à penser que tous les membres des deux équipages ont survécu. Les marques de leur existence à bord sont omniprésentes sur les épaves. Elles s’expriment, notamment par les dizaines de chaussures découvertes pendant la fouille. Façonnés en cuir et munis, pour l’essentiel, de talons en lamelles de cuir chevillées, les souliers de
La Dauphine étaient pourvus d’une petite boucle latérale, à la différence de ceux de
L’Aimable Grenot qui se singularisent, le plus souvent, par une large boucle sur le devant.
La fouille a mis en évidence l’extrême utilisation de ces souliers, parfois usés jusqu’à la corde. On remplaçait la boucle par des lacets lorsque l’extrémité des pattes de fixation de la boucle venait à lâcher, ou l’on transformait la chaussure en mule ou en sabot lorsque ces pattes étaient inutilisables... L’étude des souliers apporte également des informations précieuses sur l’équipage lui-même : l’âge et la stature des marins sont ainsi révélés par les pointures cependant que les traces d’usure et les réparations localisées de la chaussure trahissent leurs pathologies physiques.
Les traces archéologiques des vêtements eux-mêmes sont plus ténues. Elles se résument à de trop rares fragments textiles. Pour autant, les découvertes de boutons, tournés en bois, en étain ou en cuivre, permettent d’entrapercevoir un peu ces vêtements disparus. L’un d’entre eux signale même, par sa double attache, la nature du pantalon ample et bouffant qu’il était destiné à fermer.
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